Ingénieur de Centrale Nantes, Antoine Connan fait partie de l’équipe de Yannick Bestaven. Il raconte son parcours et son Vendée Globe dans une interview.
Ingénieur de Centrale Nantes diplômé en 2018, Antoine Connan fait partie de l’équipe de Yannick Bestaven, le vainqueur du Vendée Globe 2020. Il raconte son expérience en tant qu’ingénieur performance et des systèmes embarqués à bord de l’IMOCA Maître Coq IV.
le 8 février 2021
Centrale Nantes : Quel était ton objectif professionnel quand tu as choisi d’intégrer Centrale Nantes ?
Antoine Connan : « J’ai choisi Centrale Nantes pour sa proximité avec la mer. L’école offrait à mes yeux un bon mix entre le niveau académique, les sciences et l’ouverture possible vers la voile, ma passion. Dès mon arrivée, je me suis impliqué dans le Team Voile (TVCN) et j’ai rejoint l’APCC Voile Sportive, le club de Pornichet créé par des alumni de l’école. En deuxième année d’études, je me suis spécialisé en mécanique des structures (spécialisation désormais intitulée Modélisation et analyse avancées des structures) et j'ai effectué mon premier stage dans le monde de la voile en 2016. J'ai choisi la spécialisation Océan (hydrodynamique et génie maritime) en dernière année et je me suis intéressé au génie naval et à la pratique de la voile dans le cadre de mon projet personnel. Cette association entre ma passion et mon activité professionnelle fait qu’aujourd’hui, je ne suis jamais déçu d’aller travailler. »
Centrale Nantes : Comment as-tu intégré l’équipe de Yannick Bestaven ?
Antoine Connan : « La capacité à naviguer et l’adaptation sur un bateau sont des prérequis dans une équipe comme la nôtre. Avant je n’avais travaillé que dans des bureaux d’études, puis, au culot, j’ai souhaité intégrer une écurie de course au large et je l’ai fait via le réseau de mon club de voile. Ce qui a plu dans mon profil, c’était la polyvalence : j’avais travaillé sur la structure, l’hydrodynamique, l’analyse de données et j’avais un certain niveau de voile en ayant alterné plusieurs disciplines dont la régate offshore. Je pouvais donc participer aux convoyages, j’étais motivé et j’avais envie d’apprendre. C’est grâce à ce cocktail que je les ai convaincus. »
Centrale Nantes : Quel est ton rôle au sein de l’équipe ?
Antoine Connan : « Mon travail avec l’équipe comporte une partie électronique-configuration du bateau, une partie suivi des systèmes informatiques- électroniques et une partie bureau d’études avec un suivi architectural du bateau. Le fil rouge concerne surtout l’analyse des données embarquées et leur utilisation au service de la performance du bateau. Pour la petite histoire, je suis le plus jeune de l’équipe et le seul derrière l’ordinateur à plein temps. Il a fallu prouver que j’apportais des choses au bateau. »
Centrale Nantes : Qu’as-tu fait plus précisément pendant la course ?
Antoine Connan : « Pendant la course, ma mission consistait à interagir avec le bateau pour aider à résoudre d’éventuels problèmes. Si ces derniers s’avéraient très compliqués, je pouvais faire appel à un expert en dehors de l’équipe. Je devais en outre m’assurer que les capteurs à bord fournissaient les bonnes données, bien calibrées, qu’ils ne tombent pas en panne et que malgré tout, si cela se produisait, cette panne soit aussitôt détectée et que le skipper en soit averti. Parallèlement, j’étais chargé d’anticiper la suite, l’après-course, de réfléchir à l’évolution des systèmes, aux modifications architecturales du bateau.»
Centrale Nantes : Comment se passe un Vendée Globe pour ceux qui sont à terre, comme toi ?
Antoine Connan : « C’est stressant. C’était une première pour moi et j’avais des responsabilités en cas de problème, mais j’avais confiance en Yannick et sa façon d’utiliser le bateau. Je faisais partie de son premier cercle de communication technique et il m’a sollicité directement à plusieurs reprises. A trente-six heures de l’arrivée, il m’a contacté pour un problème sur un capteur et après une demi-heure de discussion, nous avons résolu ce problème. »
Centrale Nantes : Si tu as l’opportunité de renouveler l’expérience, tu es partant ?
Antoine Connan : « Sans hésitation ! J’ai très envie de continuer à travailler sur ces bateaux de course. Ces IMOCAs sont de vraies voitures de rallye où la fiabilité est centrale. Il y a toujours des questions techniques et il faut sans cesse monter en compétences et développer de nouvelles expertises. C’est passionnant. »
Crédits photos : Jean-Marie LIOT / MAITRE CoQ.
Antoine Connan : « J’ai choisi Centrale Nantes pour sa proximité avec la mer. L’école offrait à mes yeux un bon mix entre le niveau académique, les sciences et l’ouverture possible vers la voile, ma passion. Dès mon arrivée, je me suis impliqué dans le Team Voile (TVCN) et j’ai rejoint l’APCC Voile Sportive, le club de Pornichet créé par des alumni de l’école. En deuxième année d’études, je me suis spécialisé en mécanique des structures (spécialisation désormais intitulée Modélisation et analyse avancées des structures) et j'ai effectué mon premier stage dans le monde de la voile en 2016. J'ai choisi la spécialisation Océan (hydrodynamique et génie maritime) en dernière année et je me suis intéressé au génie naval et à la pratique de la voile dans le cadre de mon projet personnel. Cette association entre ma passion et mon activité professionnelle fait qu’aujourd’hui, je ne suis jamais déçu d’aller travailler. »
Centrale Nantes : Comment as-tu intégré l’équipe de Yannick Bestaven ?
Antoine Connan : « La capacité à naviguer et l’adaptation sur un bateau sont des prérequis dans une équipe comme la nôtre. Avant je n’avais travaillé que dans des bureaux d’études, puis, au culot, j’ai souhaité intégrer une écurie de course au large et je l’ai fait via le réseau de mon club de voile. Ce qui a plu dans mon profil, c’était la polyvalence : j’avais travaillé sur la structure, l’hydrodynamique, l’analyse de données et j’avais un certain niveau de voile en ayant alterné plusieurs disciplines dont la régate offshore. Je pouvais donc participer aux convoyages, j’étais motivé et j’avais envie d’apprendre. C’est grâce à ce cocktail que je les ai convaincus. »
Centrale Nantes : Quel est ton rôle au sein de l’équipe ?
Antoine Connan : « Mon travail avec l’équipe comporte une partie électronique-configuration du bateau, une partie suivi des systèmes informatiques- électroniques et une partie bureau d’études avec un suivi architectural du bateau. Le fil rouge concerne surtout l’analyse des données embarquées et leur utilisation au service de la performance du bateau. Pour la petite histoire, je suis le plus jeune de l’équipe et le seul derrière l’ordinateur à plein temps. Il a fallu prouver que j’apportais des choses au bateau. »
Centrale Nantes : Qu’as-tu fait plus précisément pendant la course ?
Antoine Connan : « Pendant la course, ma mission consistait à interagir avec le bateau pour aider à résoudre d’éventuels problèmes. Si ces derniers s’avéraient très compliqués, je pouvais faire appel à un expert en dehors de l’équipe. Je devais en outre m’assurer que les capteurs à bord fournissaient les bonnes données, bien calibrées, qu’ils ne tombent pas en panne et que malgré tout, si cela se produisait, cette panne soit aussitôt détectée et que le skipper en soit averti. Parallèlement, j’étais chargé d’anticiper la suite, l’après-course, de réfléchir à l’évolution des systèmes, aux modifications architecturales du bateau.»
Centrale Nantes : Comment se passe un Vendée Globe pour ceux qui sont à terre, comme toi ?
Antoine Connan : « C’est stressant. C’était une première pour moi et j’avais des responsabilités en cas de problème, mais j’avais confiance en Yannick et sa façon d’utiliser le bateau. Je faisais partie de son premier cercle de communication technique et il m’a sollicité directement à plusieurs reprises. A trente-six heures de l’arrivée, il m’a contacté pour un problème sur un capteur et après une demi-heure de discussion, nous avons résolu ce problème. »
Centrale Nantes : Si tu as l’opportunité de renouveler l’expérience, tu es partant ?
Antoine Connan : « Sans hésitation ! J’ai très envie de continuer à travailler sur ces bateaux de course. Ces IMOCAs sont de vraies voitures de rallye où la fiabilité est centrale. Il y a toujours des questions techniques et il faut sans cesse monter en compétences et développer de nouvelles expertises. C’est passionnant. »
Crédits photos : Jean-Marie LIOT / MAITRE CoQ.