• Témoignage DD International,

Alexis, en double diplôme à Kungliga Tekniska högskolan (KTH) à Stockholm

Promo entrante 2021

Publié le 24 mars 2025 Mis à jour le 25 mars 2025
Double diplôme à Kungliga Tekniska högskolan (KTH) à Stockholm en master Sustainable Energy Engineering.

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je m'appelle Alexis Blumenau. Je suis en EI4 (promo entrante 2021). J'ai suivi l'option Production et gestion d'Énergie (ENERG) en 2e année avant de partir en double diplôme en Suède à KTH.

Pourquoi as-tu choisi de faire un double diplôme à l’international ?

La mobilité internationale est une partie intégrante de la formation Centralienne. Et d'un autre côté, le double diplôme m'intéressait pour les portes supplémentaires qu'il ouvre.

J’ai choisi le pays avant l'université. Depuis tout petit, j'avais toujours eu ce rêve de voyager dans le "Grand Nord", découvrir ces paysages et cultures. C'est donc naturellement que j'ai réduit mon choix à la Scandinavie. J'avais cette idée que les pays nordiques étaient moteurs et pilotes en termes d'énergies renouvelables. J'ai réalisé par la suite que KTH avait l’excellente réputation, tant à Centrale Nantes qu'à l'international, d'être une université de haut niveau, ce qui m'a guidé dans ce choix de Stockholm et de la Suède.

Quel parcours suis-tu à KTH ?

Je suis le programme en Sustainable Energy Engineering, rattaché au Master du même nom à KTH. C'est un Master "général" sur la thématique des systèmes énergétiques, abordant des thèmes tels que la production renouvelable et thermique, la gestion de systèmes énergétiques à grande échelle et la dimension politique et durable des énergies.
J'ai réalisé mon double diplôme en 3 semestres : 2 semestres de 30 crédits de cours et 1 semestre de 30 crédits de Master Thesis, un équivalent du stage de fin d'étude axé recherche, que j'ai réalisée au sein d'une entreprise suédoise à Stockholm.

Comment se passent les cours à KTH ?

La grande différence avec les cours à Centrale Nantes est l'autonomie. Très peu de cours sont à présence obligatoire et la majorité propose une présentation Zoom en parallèle, souvent avec enregistrement. Chaque étudiant est libre de travailler ses cours à son rythme, de s'adapter selon l'urgence des rendus ou partiels. Bien que ces solutions soient mises en place, les amphis sont loin d'être désertés même en début et fin de journée.

Une autre différence est le mode de travail et d'évaluation par projets de groupe. De nombreux cours ne comportent pas d'examen final sur table. Cela induit un rythme de travail plus autonome, sans session de travaux dirigés ou d'amphis, forçant une organisation à la fois personnelle et de groupe pour avancer ensemble.

Une dernière chose surprenante avec les cours en Suède c'est le "akademisk kvart", ou littéralement "quart d'heure académique". Le principe ? Un cours dont le début est indiqué à 10h ne commencera en réalité qu'à 10h15. De plus, il est très courant qu'une pause de 15 minutes ait lieu après 45 minutes de cours, découpant ainsi la session en 2 parties de 45 minutes. Si on refait le calcul, ça fait donc seulement 1h30 de cours sur une plage horaire prévue de 2h ! Et... ça marche ! Au final, bien que surprenant au début, j'ai rapidement trouvé cela agréable et bénéfique, ayant plus de facilité à rester bien concentré sur une période plus courte, plutôt que de décrocher avant la fin dans des amphis de 2h en France.

Comment se passe la vie sur le campus ?

Le jour, le campus étant immense et chaque département rattaché à un pôle de bâtiments, on passe la majeure partie de son temps avec les étudiants de son Master. Le campus est très agréable, avec des espaces verts et petits parcs dans lesquels il est courant de se poser aux beaux jours.

En dehors des heures de cours, la vie sportive et associative y est aussi développée. On retrouve des clubs des sports courants à l'international (handball, basket, volley...) mais aussi en Suède (hockey sur glace). Je pratique pour ma part l'Ultimate Frisbee, mais KTH ne disposant pas de club, je me suis inscrit dans un club non étudiant de Stockholm.

La vie associative est développée mais m'a semblé plus difficilement accessible aux étudiants internationaux. Chaque département de l'université dispose de sa propre association (appelée Chapter) organisant des événements pour les programmes associés, mais principalement à destination des étudiants suédois. Le BDE dispose cependant d'une branche spéciale pour les MAsters et INternationaux (MAIN), aussi la majorité des événements auxquels j'ai pris part étaient tenus par MAIN. J'ai participé à des soirées jeux de société hebdomadaires, des soirées et concerts à thème ou encore des voyages organisés, notamment en Laponie.

Est-ce que c’est difficile de suivre les cours ?

Jusqu'à la décision de la direction des relations internationales concernant les doubles diplômes, le suédois se résumait à mes yeux aux noms des meubles IKEA. Mais j'ai toujours aimé apprendre des langues et ça faisait pour moi partie de l'expérience que d'apprendre la langue du pays. Dès que j'ai su que je partirai, j'ai donc entamé des leçons quotidiennes avec Duolingo. Au cours de mon année de cours à KTH, j'ai suivi des cours de suédois niveau A1 puis A2 à hauteur de 2h par semaine. Cela m'a aidé à me débrouiller au quotidien, principalement pour comprendre les choses écrites dans mon environnement de tous les jours. Mais le suédois est loin d'être obligatoire pour vivre en Suède, tout le monde parle un anglais parfait quasiment sans accent, d'autant plus à Stockholm, la capitale.

Les cours de mon Master à KTH étaient tous en anglais, dispensés par des professeurs aux nationalités multiples eux aussi, ce qui a rendu les cours bien plus simples à suivre. Il y a un petit temps d'adaptation pour réapprendre les termes techniques en anglais et se familiariser mais en à peine 1 mois, le rythme est pris. Et côté social en dehors des amphis, c'est pareil le pli est pris très vite, en grande partie parce qu'on baigne dans cet environnement international anglophone en permanence. Mon niveau d'anglais s'en est retrouvé grandement amélioré, passant d'un anglais assez académique à un anglais courant, autant au quotidien qu'en milieu professionnel.

Quel est ton meilleur souvenir depuis que tu as commencé ton double diplôme ?

Le moins que je puisse dire, c'est que cet épisode suédois de ma vie a été très très riche en souvenirs ! Difficile de choisir, mais une chose est sûre : ce sont mes voyages à travers la Suède et la Scandinavie qui m'en ont apporté le plus ! Pour n'en garder qu'un, probablement le plus évident lorsque l'on pense à la Scandinavie, c'est d'avoir eu la chance d'observer un ballet d'aurore boréales dans les montagnes de Laponie suédoise. Un spectacle unique que je garderai en mémoire pour longtemps

Qu’est-ce que t’apporte cette expérience à l’international ?

D'un point de vue "matériel", cette expérience et ce diplôme suédois en complément du diplôme d'ingénieur Centralien m'ouvrent des portes pour travailler en Suède, KTH étant reconnue comme une des meilleures universités du pays. J’ai par ailleurs réalisé ma thèse de master au sein d’une entreprise suédoise, ce qui m’a ouvert une opportunité professionnelle et une entrée sur le marché du travail suédois. Je réfléchis effectivement à poursuivre l’expérience suédoise avec cette entreprise.

D'un point de vue personnel, cette expérience m'a beaucoup appris. J'ai découvert une nouvelle culture, rencontré des nouvelles personnes et forgé de nouvelles amitiés. Ce fut une année alternant phases de vie intense, pleine de voyages qui m'ont fait découvrir une nature magnifique, et phases de vie calme, à l'image du rythme scandinave, qui m'ont laissé me recentrer sur moi-même, mes envies, mes aspirations...

Quels conseils donnerais-tu à un étudiant ou une étudiante qui souhaite faire un double diplôme à l’international ?

Un Double-Diplôme c'est aussi au moins 1 an et demi plongé à l'étranger donc la prise en compte du pays est importante. Bien être conscient des conditions de vie sur place (climat chaud/froid, manque de lumière du soleil (coucou la Scandinavie), langue sur place, niveau de vie...) est important pour ne pas avoir de mauvaises surprises.

Un bon conseil est de contacter d’autres étudiants déjà sur place ou étant passés par le même cursus, afin de pouvoir se faire une idée basée sur des expériences vécues et non uniquement ce qui est disponible en ligne.

Au-delà de ces considérations, le double diplôme à l’international offre une opportunité unique de se plonger dans une culture différente pour une longue durée donc mon conseil : ne pas hésiter et sauter sur l’occasion !


Publié le 24 mars 2025 Mis à jour le 25 mars 2025