Louis, en double diplôme à Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je suis Louis Pottier, j’ai 23 ans. Je me suis spécialisé en Modélisation Avancée et Analyse de Structures (MAAS) à Centrale Nantes. Après mon stage de 2e année, j’ai poursuivi mes études en double diplôme (DD) à la Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro (PUC-Rio) au Brésil.

Pourquoi as-tu choisi de faire un double diplôme à l’international ?

Après avoir passé mes quatre premières années post-bac à Nantes (classes préparatoires au lycée Clemenceau puis Centrale Nantes), je ressentais le besoin de découvrir de nouveaux endroits et de sortir de ma zone de confort. Le double diplôme me venait naturellement en tête dans la mesure où la césure aurait demandé un arrêt temporaire des études, ce que je ne souhaitais pas. Au moment des choix, j’hésitais entre rester en Europe, ou partir dans une des universités partenaires à Rio de Janeiro. Rio me faisait de l’œil depuis que j’étais parti en vacances avec ma famille dix ans auparavant; de plus j’ai grandi avec un grand attrait pour la musique brésilienne.

Le choix d’un semestre d’échange ne m’a jamais traversé l’esprit. Partir dans un pays aussi différent exige d’y rester plus longtemps pour réellement s’imprégner de la culture et maîtriser la langue.

J’ai choisi la Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro plutôt que l’Universidade Federal do Rio de Janeiro à cause de la localisation: PUC-Rio se situe dans la zone Sud de Rio qui est l’endroit plus sécurisé, plus agréable à vivre, proche de la nature et des plages, alors que l’UFRJ se situe bien plus au Nord, proche de l’aéroport international de la ville

Quel parcours suis-tu à Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro ?

Je suis un cursus d’ingénierie informatique de quatre semestres, cursus dans lequel j’étudie la programmation et le fonctionnement des machines informatiques.

Comment se passent les cours à Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro ?

Beaucoup de choses diffèrent par rapport aux cours à Centrale Nantes. Premièrement, je suis le seul international dans les classes d’informatique, contrairement à Centrale Nantes où les internationaux sont plusieurs par classe. Les cours ont lieu dans des classes d’une vingtaine d’élèves, et non dans des amphithéâtres d’une centaine d’élèves. Chaque semestre, c’est à moi de choisir mes cours, alors qu’à Centrale Nantes, les cours sont imposés dans la spécialité.

J’étais relativement perdu au premier semestre pour savoir quels cours il fallait choisir. En réalité, puisqu’aucun élève de Centrale Nantes n’a fait de double diplôme en informatique ici, j’ai été contraint de tout apprendre à la volée.

Comment se passe la vie sur le campus ?

La vie sur le campus est assez agréable: l’école est implantée dans un quartier en contact avec la forêt avoisinante. Il y a des salles d’études, une salle informatique, de nombreux endroits à l’extérieur pour réviser dans un joli cadre. Pour manger, il y a beaucoup de restaurants au sein de l’université, des stands à l’entrée, sans compter le réfectoire de l’école.

Est-ce que c’est difficile de suivre les cours ? Est-ce que tu parlais portugais avant de partir ?

J’avais des bases de portugais par la musique brésilienne que j’écoutais déjà beaucoup, mais je les ai nettement améliorées en suivant des cours de portugais de façon autonome (Centrale Nantes ne propose pas de cours de portugais). Les élèves en échange à la PUC-Rio peuvent choisir parmi des cours en anglais et portugais. La plupart des autres élèves en échange suivent des cours de Relations Internationales, où il est facile de trouver des cours en anglais. Mais en ingénierie, tous les cours sont en portugais, donc pas d’autre choix que de devoir apprendre au plus vite la langue.

Le premier semestre était plutôt compliqué, notamment dû à certains professeurs qui parlent vite en articulant peu. Puis au fur et à mesure on s’y fait. Maintenant que je comprends le portugais et que je le parle, les cours sont plus faciles à comprendre, même si par moment ça fatigue de parler et d’entendre du portugais en permanence.

Quel est ton meilleur souvenir depuis que tu as commencé ton double diplôme ?

Rio est une ville où le sport est très pratiqué et très agréable à pratiquer. J’ai donc poussé ma pratique de la course à pied à un autre niveau en m’inscrivant à des courses et en m’entraînant durement pour atteindre ces objectifs personnels. J’ai par exemple couru mon premier marathon à Rio.

Mis à part ça, Rio est une ville qui organise beaucoup d’événements, tant sportifs que musicaux, ou politiques, ou culturels.

Les voyages laissent aussi des jolis souvenirs. Le Brésil est un pays riche de paysages magnifiques, tous aussi différents les uns que les autres: des plages désertiques d’eau turquoise bordées par des reliefs forestiers jusqu’à l’Amazonie en passant par les « lençois maranhenses », immenses étendues de dunes coupées d’eau…

Qu’est-ce que t’apporte cette expérience à l’international ?

Ce double diplôme m’a apporté beaucoup de débrouillardise et d’organisation. En comprenant la culture brésilienne et en m’y adaptant. Le double diplôme m’a aussi permis d’être plus patient, tolérant, et d’être plus à l’aise à l’oral.

Quels conseils donnerais-tu à un étudiant ou une étudiante qui souhaite faire un double diplôme à l’international ?

Une fois rentré dans la vie active, c’est le genre d’expériences que tu te voudrais d’avoir raté. Si dans tes années d’études tu hésites à en faire un, c’est qu’il n’y a pas de doute, il faut partir découvrir, ne serait-ce que dans le pays voisin, pas besoin de partir aussi loin comme j’ai pu faire. C’est important de savoir de quoi les autres pays sont faits, ne serait-ce que pour la culture personnelle. Tu rencontres des personnes, de la ville en question ou en échange comme toi, avec des mentalités et des parcours différents.

Les doubles diplômes, encore plus ceux où tu pars tout seul, sont de belles opportunités pour apprendre à se connaître, pour découvrir des facettes cachées de soi-même, et pour savoir ce que tu es prêt à devenir.